Paris XIII
132 logements
Ce projet a été une possibilité d’explorer la construction à faible émission de Carbone (Label BBCA). Avec ses cinquante mètres de hauteur, la tour Wood up est l’un des premiers exemples en Europe de bâtiment vertical en structure bois. Le pari technique et les contraintes liées à ce type de construction ont été le point de départ d’une exploration typologique inédite.
Paris Rive Gauche est une opération d’aménagement portant sur tout le flanc Est du 13e arrondissement. Ses principes fondateurs ont pour objectifs d’établir des liens et des continuités entre les quartiers du 13e et la Seine, et entre Paris et Ivry. Pour organiser ces liens sur ce territoire complexe, le projet urbain propose de se reposer sur l’infrastructure routière pour faire émerger dans le secteur Massena-Bruneseau un quartier qui prendrait de la hauteur et installerait en bord de Seine un nouveau paysage urbain d’échelle métropolitaine. Bénéficiant d’une situation exceptionnelle sur la Seine, la parcelle B1A3 qui accueillera la tour de logements en bois, d’une hauteur de près de 50 mètres, constitue un point clé de cette nouvelle urbanité.
Concevoir un bâtiment en bois, c’est avant tout étudier une trame structurelle qui puisse correspondre aux fonctions qu’il contient. Ici, le tramage du bâtiment est défini par rapport à la taille des logements ; la stratégie a été de composer avec une dimension de 3.90 m pour s’adapter aisément à n’importe quelle typologie d’habitation. A cela s’est ajoutée la volonté de dédoubler les niveaux pour renforcer l’idée de double échelle. De loin, le bâtiment semble être un R+7, car les niveaux lisibles des dalles apparaissent uniquement tous les deux niveaux.
Symbole du lien entre l’ancien plafond des hauteurs de Paris et ce nouvel urbanisme, le volume du projet s’ouvre à la ville grâce à la création d’un étage commun au 8e étage. Cet espace bénéficie d’une vue sur la ville et de services communs aux 105 logements : cuisine, terrasse partagée équipée de mobilier flexible et mobile. Véritable symbole du projet, il trouve une résonnance avec la ville grâce au traitement de sa sous-face qui deviendra un lieu d’expression artistique visible de loin.
L’un des enjeux urbains se trouve aussi dans la gestion du dénivelé important (environ 7 m) qui existe entre le quai d’Ivry et le rez-de-chaussée accessible côté Boulevard du Général Jean Simon. Côté quai d’Ivry, la façade double hauteur d’une salle d’escalade occupe toute la largeur de la parcelle. Peu profond, cet espace est entièrement affecté à l’entrée de la salle et se prolonge rapidement en mezzanine (rez-de-quai +1),
où se concentrent les espaces de grimpe. Cet important plateau de 650 m² dédié à l’activité, qui dialogue avec le R+1 des logements grâce à sa double hauteur, s’ouvre à la fois sur le boulevard et sur la placette, renforçant ainsi l’attractivité du commerce.
Au centre du socle, traversant, le hall se connecte au passage extérieur couvert, permettant de relier la placette aux bâtiments mitoyens (en cas de crue de la Seine). Les deux circulations verticales des logements se prolongent jusqu’au niveau square, offrant une entrée secondaire. Ainsi, le hall des logements, l’espace restauration et les premiers logements du R+1 forment un socle commercial homogène, revisité, dont le principe est de prolonger la rue par transparence.
Ce jeu avec la transparence est le parti pris en façade. Généralement protégée et cachée, la structure bois en façade est ici délibérément exposée. Pour la rendre visible, elle est encapsulée en totalité dans du verre. Habituellement mat, le bois, grâce à sa protection, devient réfléchissant. Le dialogue qui s’installe entre la transparence et la lumière confère au projet une matérialité exceptionnelle et permet de créer un repère visible depuis les quais, signalant avec subtilité le bâtiment.
Client : REI Habitat / Aménageur : Semapa / Budget : 23,5 M€ HT / Surface : 8 900 m² / Calendrier : 2017 - 2023 / Équipe : LAN (Architecte), SINTEO (Fluides), Elioth (Environnement, Structure et Façade), BMF (Économie), Casso & associés (Sécurité incendie), Apave (Bureau de contrôle), Jean-Paul Lamoureux (Acoustique), Atelier Georges (Paysage)