L'îlot H doit avant tout s'inscrire dans ce processus, dans cette dynamique urbaine complexe, qui a pour ambition d’exploiter la position stratégique de la presqu’île, de modifier la vocation du quartier et de mettre en valeur les fleuves et le paysage.

Le projet s’installe au coeur d’un contexte hétérogène et se développe selon deux entités distinctes : le programme de 24 logements inscrit dans un volume en R+9 à l’Ouest de la parcelle et le programme de 125 chambres de logements temporaires en R+6 à l’Est.

La première étape a consisté à ‘sculpter’ le volume, afin d’en exploiter le potentiel d’urbanité et les qualités spatiales intrinsèques.

Notre étude a débuté par une analyse précise des interactions contextuelles et de l’ensoleillement de la parcelle. La façade émergente sur la place Denuzière, présente différents volumes aux altimétries variées découpant le ciel afin de capter la lumière dans le cœur d’îlot. Ce profil ciselé n’est pas sans rappeler la célèbre Halle Tony Garnier, et offre également une centralisation de la perspective faisant presque écho à la composition classique des places, inscrite dans le vocabulaire des espaces publics de la ville.

Au-delà de la dimension fonctionnelle, il ne s’agit pas de construire un immeuble, mais plutôt d’articuler un nouvel espace urbain, combinant privé et public, verticalité et horizontalité et de répondre au plus prés des attentes et besoins d’une population.

L’attractivité et la réussite de notre projet tient de l’alchimie entre sa volumétrie, son inscription dans un projet urbain complexe mais aussi de délicats équilibres entre un territoire physique proche et un environnement plus large : la ville.

L'ambition du projet est ‘d'assembler l'ancien et le nouveau’, de favoriser le sentiment de cohésion entre différentes stratifications historiques par la matérialité et le vocabulaire même du projet.

La conception du projet repose donc sur la régularité, la clarté de langage et la simplicité de l’enveloppe. Le bâtiment exprime son identité contemporaine au travers de la fenêtre, devenue l'élément principal de la composition. Ce choix correspond tout d’abord à un besoin programmatique. En effet, les chambres des résidences suivent une trame régulière et nécessitent deux fenêtres pour assurer pleinement leur luminosité. Par ailleurs, en retranscrivant cette logique sur la composition des appartements, ceux-ci bénéficient d’une multitude de vues et permettent l’exploitation de micro-situations urbaines définies précédemment.

La conception de la fenêtre a donc été l'objet d'un effort particulier afin qu'elle puisse répondre au mieux aux diverses exigences. En fonction de l'orientation et de l'usage, les menuiseries extérieures se positionnent soit au nu extérieur du béton préfabriqué, soit en retrait par rapport à celui-ci. Les côtés du tableau deviennent alors volets afin de répondre aux besoins d'occultation solaire.

Cependant derrière cette régularité se cache un monde à découvrir. En effet, dans cette intervention, les plafonds des chambres visibles depuis la rue et les loggias des appartements animent la régularité des fenêtres, et l'immeuble vu de loin s'exprime par son intérieur comme un véritable nuancier.

La morphologie du bâtiment est compacte (indice de compacité = 1), c’est un atout majeur pour la gestion de l’énergie car cela réduit les surfaces de déperdition d’enveloppe et permet une meilleure économie de projet par une réduction des linéaires de façades. Du fait d’un bâtiment compact, les façades sont vitrées au delà du taux de vitrage de référence de la règlementation thermique : Surface vitrées/ surface de façade = 20%

Cette stratégie d'augmentation du percement des façades s'accompagne d'une stratégie de protection et d’occultation : les baies sont ouvertes sur des balcons / terrasses qui officient comme des brise-soleil. Ils permettent aux rayons du soleil d'hiver de pénétrer dans les logements et empêchent les rayons plus hauts de l'été de venir surchauffer les logements.

Client : HMF Rhône – Alpes / Budget: 7 M € HT / Surface: 5870 m² / Calendrier 2010 / Equipe: Structure: Batiserf Ingénierie, Fluide: LBE, HQE: Franck Boutté