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Locked Out

VESPER No. 4

2021

« C’est dans les prisons que l’idée de liberté prend le plus de force et peut-être ceux qui enferment les autres dedans risquent-ils de s’enfermer dehors. »

J. Cocteau, L’Impromptu du Palais-Royal


Auteurs

R.A.A.R
Umberto Napolitano
Silvia Lista

Éditeurs

Quodlibet

Publication

VESPER No. 4, Printemps/Été 2021
"Exiles and Exoduses"

Le projet de la Cité idéale de Chaux, de Claude-Nicolas Ledoux, est l'un des premiers exemples de la tendance, courante au 19e siècle, à éloigner les prisons des centres urbains. Au-delà de la localisation, la relation entre les prisons et le contexte peut être synthétisée par l'image de la limite infranchissable. La prison est un mur, une clôture qui enferme un autre lieu, où la liberté et les droits ne sont plus les mêmes.

Dostoïevski pensait que la civilité d'une nation pouvait se mesurer à l'état de ses prisons. Une fois de plus, comme l'a déclaré Aldo Rossi, "l'architecture ne représente clairement qu'un aspect d'une réalité plus complexe, d'une structure plus vaste ; mais en même temps, en tant que fait ultime et vérifiable de cette réalité, elle constitue la position la plus concrète possible pour aborder le problème".

L'architecture est en effet le miroir d'une société. Lorsqu'elle fait face aux prisons, ce miroir nous montre l'image de situations extrêmes : surpopulation, loi punitive, isolement, radicalisation, rechutes et difficultés de réhabilitation. La nature de ces problèmes est principalement politique et sociale, mais l'architecture peut prendre part au débat et se les approprier, contribuant ainsi à l'amélioration de la qualité de vie dans les prisons.

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